Que faire si mon enfant est harcelé ?

Le harcèlement commence de manière insignifiante et finit souvent sans être découvert dans un cercle vicieux de peur, de honte et d’humiliations toujours plus offensives. Les enfants qui sont poussés dans le rôle de victime réagissent par un repli psychique et une peur de l’échec.

Le harcèlement est une attaque de la confiance fondamentale d’un enfant en le monde et en son rôle. Lorsqu’il est menacé d’exclusion, il est d’autant plus important que la famille, l’entourage et les personnes de référence réagissent tout de suite et de manière stricte. La meilleure voie consiste en une fuite en avant et a pour but de rendre l’enfant fort pour lutter contre le harcèlement.

Lorsqu’il se trouve déjà dans le rôle de victime, les problèmes ne disparaissent pas non plus avec un changement d’école ou d’école enfantine et le cercle vicieux recommence dans le nouvel environnement. Il faut rendre ton enfant fort pour qu’il puisse lutter contre le harcèlement et lui montrer comment s’affirmer face aux autres.

Maux de ventre, repli et changement de tempérament – reconnaître le harcèlement

Les petits enfants refusent souvent clairement de retourner sur le lieu des faits. Plus l’enfant est âgé, plus les signes sont diffus. Les victimes ont souvent honte de la situation, ce qui les retient d’en parler. Les parents n’ont pas forcément fait une erreur si leur enfant a du mal à parler de ses problèmes. Il se considère de plus en plus comme un individu autonome et ne veut pas vous charger ou décevoir. Personne n’a envie d’être un rapporteur et courir chez « maman et papa ». Les parents doivent alors être attentifs pour reconnaître les changements dans le comportement de leur enfant ! Il existe des symptômes typiques d’une situation de harcèlement :

• Mal être fréquent avec douleurs diffuses comme maux de ventre ou de tête
• Refus de se rendre à l’école
• Fatigue, manque d’entrain, léthargie
• Troubles du sommeil
• Baisse des résultats scolaires

Des blessures visibles comme des hématomes ou des égratignures dont l’enfant refuse d’expliquer l’origine sont toujours des signes d’alerte évidents.

Mon enfant est harcelé, que faire ?

La meilleure solution à long terme consiste à renforcer la personnalité de ton enfant. Au plus tard en secondaire, il est difficile, voire impossible d’aider l’enfant en tant que parents. Un adolescent qui doit encore se cacher derrière ses parents ou les enseignants ne sera pas respecté de ses pairs. Mais si ton enfant a déjà appris de bonne heure à ne pas considérer le harcèlement comme une dévalorisation justifiée de sa personne, il ne se laissera pas toucher par de la critique infondée. Une telle attitude « cool » est inintéressante pour ceux qui cherchent à embêter, car ils n’ont aucune prise pour attaquer.

Rendre les enfants forts pour qu’ils puissent lutter contre le harcèlement

Les enfants forts ont un soutien valorisant et peuvent discuter au sein de leur famille. Souvent, les enfants calmes, timides et sensibles sont poussés dans le rôle de victime. Tu peux donner des solutions pour gérer les méchancetés de manière souveraine :

  • Apprends à ton enfant à s’accepter ! Explique-lui qu’il est formidable et unique, même avec ses petits défauts, et donne-lui le sentiment qu’il est aussi formidable et unique pour toi.
  • Discute avec lui de ses forces et faiblesses en lui racontant des anecdotes sur ton enfance qui lui donneront du courage, ou montre lui des photos de grand-papa que grand-maman a épousé malgré ses oreilles décollées, ou qui a gagné un marathon. Des défauts apparents font de chacun une personne unique.
  • Réfléchis au style d’éducation au sein de la famille. Une éducation très autoritaire étouffe les enfants et leur vole l’espace nécessaire pour se défendre.
  • Le harcèlement se développe parfois à partir d’un sentiment d’insuffisance du « coupable », de la jalousie inconsciente qu’il porte sur l’autre ou tout simplement d’ennui. En expliquant cela à ton enfant, il pourra vivre ces attaques différemment.
  • Donne-lui des occasions de succès, que ce soit au sport, dans les activités extra-scolaires ou en stimulant ses talents et préférences. La reconnaissance et les amitiés en dehors des situations difficiles créent des réserves d’énergie.
  • Conseille à ton enfant de se lier avec d’autres. Celui qui est seul est une victime facile. Le harceleur est souvent une personne qui domine tous les autres. Fais par exemple des jeux de rôle avec ton enfant pour lui apprendre à couper l’herbe sous les pieds du harceleur. Souvent, la situation se retourne et plus personne ne suit le meneur qui ne se sent plus assez fort pour embêter les plus faibles.
  • Ne laisse cependant jamais ton enfant seul avec cet horrible sentiment de honte, mais prends ses doutes au sérieux et évite impérativement de minimiser la situation avec des phrases comme : « Tu dois passer par là ! » ou « Ça va s’arranger ! ». Sinon, cela renforcera son idée de devoir être la cible des méchancetés et de ne rien pouvoir faire contre.

En dernier recours – informer école et personnes de référence

Dans certains cas rares, le harcèlement a tellement d’emprise que l’enfant ne peut plus se sortir seul du cercle vicieux.

La violence est un cas pour les adultes ! Le droit humain à l’intégrité physique est ancré dans la Constitution. Même si les enfants ne peuvent pas encore être condamnés pénalement, un comportement qui atteint l’autre dans ses droits doit être sévèrement sanctionné. Informe l’école lorsque ton enfant est exposé à une violence évidente. Ne te laisse pas décourager et exige que le responsable et ses parents soient confondus. Tu protégeras ainsi non seulement ton enfant, mais aussi de nouvelles victimes potentielles si le harceleur n’en tire pas de leçon.

Mais l’agresseur prétendu est aussi coincé dans un rôle. Le harcèlement semble être une forme de puissance, mais se développe souvent à partir de l’incertitude et d’un sentiment d’infériorité. Le perturbateur aura alors besoin d’aide pour changer son comportement.

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