Mouvement et sport

Les enfants ont besoin de beaucoup de mouvement pour se développer sainement. © AboutLife - AdobeStock.com

Un athlète décathlonien moyennement entraîné est capable pendant quatre heures au maximum de foncer, courir et sauter constamment comme le fait un enfant de 4 ans normalement constitué. Le besoin naturel de bouger des petits enfants est impressionnant.

Développement moteur

Cependant, en raison de la modification des conditions d’environnement, le besoin de mouvement des enfants ne peut plus s’exprimer suffisamment. Des logements avec une surface restreinte, un manque de locaux où il est possible de bouger, davantage de trafic et une consommation plus élevée de médias sont des facteurs qui influencent à la baisse la mobilité d'un certain nombre d’enfants. Au lieu de grimper eux-mêmes dans un arbre, les enfants regardent d'autres le faire à la télévision. Le manque d’expériences motrices entraîne des déficits moteurs. Alors que des modèles de développement prévoient qu’un enfant de 6 ans doit savoir faire une roulade avant, la réalité est souvent différente. Les enseignants à l’école primaire constatent que certains élèves sont à peine capables de sauter sur un pied ou de faire la culbute. «Il est connu que ce que petit Jean n’apprend pas, Jean ne l’apprendra jamais.» Les experts parlent de «l’âge d’or de l’apprentissage» et attirent l’attention sur le fait qu’à l’âge adulte, les processus d’apprentissage moteur ne peuvent être rattrapés que de manière insuffisante. L’adulte qui se retrouve pour la première fois de sa vie sur des skis réalise à quel point cette constatation est vraie.

Lorsque l’on prend en considération les exigences de la circulation routière, les déficits moteurs sont inquiétants. Les enfants souffrant de troubles de l’équilibre et d’un manque de capacité à s’orienter ou d’absence de réaction tombent plus souvent de leur vélo et sont davantage impliqués dans des collisions.

Selon un proverbe asiatique, celui qui ne prend pas le temps de bouger doit tôt ou tard prendre le temps d’être malade. Dans ce contexte, les exercices énergiques effectués par les enfants jouent un rôle important. Le développement d’un «corset» musculaire prévient les problèmes de tenue, les sauts contribuent à éviter l’ostéoporose (réduction des os).

De plus, lorsqu’on est jeune, le fait de bouger stimule l’esprit. Selon les chercheurs du cerveau, les enfants doués au niveau moteur ont moins de peine à se concentrer à l’école. Les psychologues du sport sont convaincus que la motivation est l’essentiel dans le domaine du sport. Les enfants qui, depuis tout petits aiment bouger, feront aussi davantage de sport en tant qu’adultes. Une enfance active peut servir de «stimulateur» à une activité sportive pendant toute la vie.


Disciplines sportives

Du tir à l’arbalète au décathlon – quels sont les types de sport les plus adaptés aux jeunes enfants? De plus en plus de clubs sportifs cherchent à s’attirer les faveurs des jeunes enfants. Dans un contexte de diminution d’activité constatée chez les enfants, les experts du mouvement saluent cette évolution. Cependant, ils donnent également l’avertissement suivant: les enfants ne sont pas de petits adultes! Lorsque l’élaboration et les contenus de l’entraînement sont pris en charge par des adultes, l’échec est assuré et cela peut même être dangereux. Des unités tenant compte de l’âge et proposant des expériences de mouvement polysportives sont demandées. Il est conseillé d’éviter une spécialisation trop précoce. J+S Kids, la nouvelle promotion du mouvement de la Confédération pour les enfants de 5 à 10 ans (www.jugendundsport.ch) suit également ce principe. Les clubs sportifs participants conçoivent leurs offres selon la formule magique «50-25-25» (50% discipline sportive principale, 25% discipline sportive aparentée et 25% essai d’un autre sport).

Les besoins changeants et les préférences ont pour conséquence que les enfants souhaitent essayer différents types de sports. Economisez de l’argent et décidezvous pour un cours d’essai de trois mois au lieu de devenir membre pour une année. Renseignez-vous pour louer du matériel au sein du club ou pour organiser des bourses d’échange entre parents, au lieu d’acheter tout l’équipement sportif.

Les jeux de mouvements sans contrainte et choisis par les enfants eux-mêmes dans cette catégorie d’âge ont la cote. Les jeunes enfants pratiquant un sport de club organisé devraient s’entraîner au maximum deux fois par semaine. Si votre enfant a le temps et que vous avez les possibilités financières, proposez-lui deux types de sports. Il est judicieux de combiner un sport individuel (p. ex. athlétisme) et un sport d’équipe (p. ex. football), de compléter un sport principal par une offre temporaire (p. ex. cours de natation) ou d’inscrire l’enfant dans un club de gymnastique au sein duquel différents sports sont proposés.

En cas d’hyperactivité ou de manque de confiance en soi, le fait de faire un sport de combat (p. ex. judo) peut aider. Ce qui est certain et que nous avons pu confirmer grâce à nos propres recherches, c’est que les enfants qui sont actifs au sein d’un club de sport profitent davantage et sont plus en forme que les enfants qui ne sont pas membres d’un club.

En résumé: le sport pour enfants n’existe pas, la qualité d’une offre est liée à la personne qui s’en occupe. C’est pourquoi, profitez de l’offre d’entraînements d’essai auprès de différents fournisseurs. Echangez également avec d’autres parents. Renseignez-vous sur la formation auprès des personnes responsables et vérifiez si les «effets secondaires» (selon la devise de J+S Kids) apparaissent chez votre enfant: des yeux brillants, les joues rouges et un enthousiasme débordant au quotidien!

Conseils pour bouger

Selon les recommandations, les enfants devraient bouger au minimum une heure par jour. En plus de cette «heure minimale», des activités devraient être organisées plusieurs fois par semaine pour renforcer les os, stimuler le cœur et la circulation, fortifier les muscles, maintenir la mobilité et améliorer l’habileté. Pour y parvenir, vous n’avez besoin ni d’un entraîneur personnel ni de matériel onéreux. Grâce à des branches trouvées par terre et à des arbres renversés, les enfants deviennent escrimeurs ou équilibristes et entraînent de manière optimale leur corps entier! Dans le royaume d’idées des petits enfants se trouvent des formes de jeux et de mouvements créatives pour tous les jours.

Les enfants apprennent grâce aux modèles. Ce ne sont pas seulement les héros sportifs vus à la télévision qui leur servent d'exemple, mais aussi leurs propres parents. Des études scientifiques prouvent que les enfants ayant des parents sportifs bougent davantage. Grimpez en selle avec votre enfant, organisez une chasse au trésor ou chaussez des patins à la glace. De tels moments ne renforcent pas uniquement les os et les muscles, mais également les relations familiales. Mouvement rime avec sentiment! Aménagez des rituels, réservez par exemple chaque premier samedi du mois pour faire une excursion sportive en famille! Un effet secondaire positif: le fait de bouger augmente la durée et la qualité du sommeil. Alors que votre enfant tombe raide le soir dans son lit, profitez de passer quelques heures tranquille!

Tout comme le brossage des dents, le mouvement devrait faire partie du quotidien. Se rendre à l’école à pied, sur roulettes (skate, trottinette) ou sur roues (vélo) en fait partie. Un enfant qui a un trajet de 20 min. pour se rendre à l’école bouge environ 70 heures par année scolaire.

En Suisse, près d’un enfant sur cinq est en surpoids. En plus de la promotion du mouvement, une nourriture saine et équilibrée a une importance capitale. Lorsque les paquets de chips et les boissons sucrées sont à disposition, les enfants ne peuvent résister. Les psychologues conseillent alors un «contrôle d’attrait», ce qui signifie: «Loin des yeux, loin des sens». Renoncez à des interdictions rigoureuses car vous ne faites qu’augmenter le grignotage en cachette. Avec votre enfant, trouvez la bonne mesure, passez un accord et présentez-lui des alternatives judicieuses (p. ex. des en-cas sains).

Auteurs: Dr phil Tim Hartmann, Prof Dr phil nat Lukas Zahner, Prof Dr phil Uwe Pühse / Institut du sport et des sciences du sport de l’Université de Bâle

Soutenu par Promotion Santé Suisse / Lausanne

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