Les pièges de l’éducation

Il n’est pas difficile de devenir parents ... en pensées, tu termineras peut-être une fois cette phrase de Wilhelm Buschs Julchen lorsque ton fils de cinq ans se tiendra devant toi avec une attitude clairement rebelle, sans vouloir faire mine de comprendre qu’il doit restituer à sa propriétaire la pelle à sable qu’il vient de lui piquer.

L’éducation des enfants ressemble parfois à un exercice d’équilibrisme. Tu tiens à éduquer ton enfant pour en faire quelqu’un d’autonome et sûr de soi, tout en souhaitant qu’il apprenne à s’intégrer dans la société et à accepter ses règles. La famille, les amis et les proches ont toujours de bons conseils et les nombreux guides en matière d’éducation prêtent aussi à confusion. Aucun enfant ne peut être éduqué uniquement sur la base d’un manuel, car chaque enfant a sa propre personnalité. Il existe trois principes merveilleux présentés sous forme de formule qui peuvent t’aider à éduquer :

• Offrir du soutien
• Donner la liberté
• Accepter

Et il existe cependant aussi des pièges typiques de l’éducation qui ne coïncident aucunement avec ces idéaux. Tu en connais peut-être certains de ta propre enfance :

Sucreries ou interdiction de télé, enfermement et suppression de l’argent de poche

Si tu punis ton enfant de cette manière, souvent sans fondement mais simplement parce qu’en tant qu’adulte, tu en as le pouvoir ou que tu es en colère, ton enfant te considérera comme un trouble-fête. Il va de soi que les parents doivent aussi assumer ce rôle. Ils sont aussi ceux qui doivent veiller à placer des limites au besoin de liberté de l’enfant. Mieux encore, les enfants apprennent les conséquences directes de leur comportement. Si le petit voyou de la place de jeu continue à voler les pelles des autres, plus personne ne voudra jouer avec lui. Tant qu’il n’y a pas de vrai danger, le rôle des parents doit plutôt consister à expliquer. Des règles clairement définies n’excluent cependant pas un tel comportement, ni les conséquences diplomatiquement négociées lorsque des enfants plus âgés ne respectent pas les règles.

Les enfants placés sur un trône ou dans une cage

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Comment le petit voyou de la place de jeu peut-il apprendre à partager sa pelle avec ses copains si la mère, effrayée par ses cris de colère, court dans le magasin de jouets le plus proche pour lui acheter une pelle encore plus belle ? Les enfants doivent apprendre à accepter les déceptions ! Cela leur sera utile pour plus tard. Et qu’en est-il de la petite fille assise par terre en pleurs ? Sa mère, également proche des larmes, serre son enfant sur son cœur avant d’aller elle-même rechercher la pelle volée en décidant d’éviter dorénavant les lieux. Elle risque malheureusement d’en faire un enfant maladroit, peu sûr de soi et ne cessant de geindre. Dans un tel cas, il vaut mieux dire : « Oui, je sais que c’était méchant de la part du petit garçon de te prendre ta pelle. Viens, allons ensemble lui demander de s’excuser. »

Répétitions en boucle des parents

Il faut savoir faire preuve de diplomatie, mais il est contre-productif de s’engager dans des discussions ou de se faire taxer de policier !

Au lieu de répéter constamment au potentiel voleur de pelle de jouer avec ses affaires ou d’abreuver d’explications le petit coquin qui fait la sourde oreille dans le sable, pourquoi ne pas le ramener au présent par une question du style : « Pourquoi as-tu pris la pelle de la petite fille ? » La réponse est claire, mais elle entraîne le petit rebelle dans une discussion dans le cadre de laquelle la mère montre qu’elle est prête à écouter son point de vue et à trouver avec lui une solution pour l’avenir.

Comparaison entre enfants ou frères et sœurs

Accepte ton enfant tel qu’il est ! Il est unique et fait des erreurs. Tu es la personne en qui il a entièrement confiance si quelqu’un lui met des bâtons dans les roues. Ne compare jamais ton enfant avec les autres, ne laisse personne faire des comparaisons devant toi et n’encourage pas les frères à sœurs à la concurrence ! Cela rend malheureux, malade et solitaire.

« Tu dois toujours… », « tu as de nouveau… », « c’est typiquement toi », « tu fais comme papa »

De telles expressions inconscientes attribuent un rôle à l’enfant. Comment l’enfant pourra-t-il alors prouver à ses parents ce qu’il est à même de faire si ceux-ci n’ont pas confiance en lui ? A propos, un adulte qui critique devant son enfant des personnes aimées et qui l’intègre aux disputes ne doit pas s’étonner si l’enfant, à l’âge de la puberté, n’est pas à même de résoudre des conflits…

Nous ne sommes pas parfaits et devons apprendre tout au long de notre vie ! Tu peux aussi appliquer à toi-même les principes mentionnés plus haut et ne pas voir tes faux pas comme une situation d’échec générale. Si ton enfant sait que tu l’aimes, il te pardonnera tes erreurs.